CINEMA - "LOIN DES HOMMES" de David Oelhoffen


Synopsis : 1954. Peu de temps avant le début de la guerre d'Algérie, deux hommes que tout oppose, isolés au coeur de l'Atlas algérien, se rencontrent et voient leur destin basculer avec l'Histoire qui réveille de vieilles blessures. "Daru", d'origine espagnole mais ayant grandi en Algérie, est un ancien commandant qui s'est battu aux côtés d'algériens pendant la seconde guerre mondiale.

Devenu instituteur, il apprend le français à de jeunes enfants vivant dans les montagnes, coupés su monde. "Daru"se voit contraint par la gendarmerie d'escorter un jeune berger à son procès, Mohamed, coupable du meurtre de son cousin. Poursuivis par des villageois réclamant la loi du sang et par des colons instrumentalisés, les deux hommes fuient à travers les montagne dangereuses de l'Atlas. Ensemble, ils vont lutter pour retrouver leur liberté et envisager un nouvel avenir.

Adaptation libre d'une nouvelle "L'hôte" d'Albert Camus , le réalisateur "David Oelhoffen" réalise un film somptueux et poétique sur la destinée de deux hommes, aux prémices de la tempête meurtrière et historique de la guerre d'Algérie qui mènera à son Indépendance en 1962. 

Film français au casting prestigieux et international, notamment avec l'immense et magnétique Viggo Mortensen et le non moins charismatique Réda Kateb qui réalisent tous deux une très grande performance dans une très grande aventure humaine.

Un film sensible, sec et intelligemment subtil qui évite toute idéologie, toute tentative d'approche philosophique ou trop intellectuelle. "Loin des Hommes" parle avant tout de ces deux victimes de l'histoire, de cette rencontre salvatrice et inespérée, des choix respectifs qu'ils vont devoir faire ensemble, puis seuls pour se relever et vivre libres.

C'est un film profondément humaniste mais sans paternalisme, sans maladresse, sans condescendance occidentale qui s'aventurerait à creuser un sujet qu'il ne maîtriserait pas. Voyage intérieur et introspection nécessaire en ces temps de violences, d'incompréhensions et de divisions. La question du choix. Agir ou simplement Renoncer. L'opposition entre le conflit intérieur et moral et le conflit extérieur, politique, est là, sans avoir besoin de mots. Tout se passe dans les silences, les regards et quelques éclats rares mais précieux tant la vérité qui est crachée est nécessaire, pire, vitale.

(Photos I-phone 4s sans lumière... Mais bon c'est juste pour le cadeau ;))
En choisissant Viggo Mortensen, la question relative à l'identité française du héro pouvant être soulevée est soudainement balayée. Et c'est tant mieux, cela fera taire les connards. Car qui mieux que Voggo Mortensen pour incarner un "citoyen du monde"... (Américano-danois aux origines espagnoles et parlant français...) C'est un pied de nez aux mauvaises langues et aux personnes qui pourraient être mal intentionnées.

Humanité et Humilité résument bien ce film par moments trop lent, trop contemplatif mais jamais à l'excès. Toujours dans un souci de respirer, de nourrir l'histoire, le propos, mais sans jamais oublier de faire rendre ce 3ème personnage omniprésent et inquiétant qu'est la Nature, l'Atlas algérien. Ces terres désertiques, inhabitées, cette roche noire, cette poussière qui recouvre et fait disparaître les Hommes.

Après "La Voie de l'Ennemi" de Rachid Bouchareb... Un souffle délicat caresse le cinéma hexagonal avec ce film qui je l'espère trouvera son public et restera à l'affiche le temps de faire parler de lui. Et comme j'ai assisté à l' avant-première, je me permets de joindre une photo du débat de clôture. A l'image du film, intelligent, sensible, des comédiens investis et qui savent parler de leur film. Et un réalisateur présent, la tête sur les épaules, avec des tripes et du courage. 

Putain ça fait du bien et tout ça chez Pathé...Je pourrais bientôt sonner chez eux...

Guillaume Foirest


 

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