CRITIQUE CINEMA - STILL THE WATER



"Still the Water" raconte l'histoire de deux jeunes adolescents confrontés à leurs sentiments sur une île au large de Tokyo.

Le contexte des deux ado est le suivant: La jeune fille "Kyoko" vit avec son père et sa mère (chamane) condamnée par la maladie. Le jeune garçon "Kaïto" vit seul avec sa mère dont le père vit à Tokyo.
 
Poème d'amour et de mort, cette romance métaphysique donne à voir et à ressentir ce qui n'est pas uniquement l'image mais bien au delà. Un voyage dans l'intime, au cœur d'une nature encore sauvage et préservée. Un film où les croyances, la nature et l'homme s'entremêlent et se nourrissent pour faire jaillir le vrai, le vacarme et la vie tout simplement. Pudiquement. Les apparences sont parfois trompeuses, tout est remis en question si l'on prend le temps de s'attarder sur les détails, de respirer et de s'abandonner.

La nature est omniprésente, toute puissante et l'homme n'est qu'un beau et délicat grain de sable cherchant sa place au milieu de cette mécanique implacable. Comme la célèbre estampe du maître Hokusaï, "Sous la vague de Kanagawa", la mer est ici nourricière, et terriblement dangereuse. Elle marque symboliquement l'humilité dont doit faire preuve l'Homme face à la nature
 
Un film sensible sur le temps qui passe, sur la nécessité de vivre chaque instant comme le dernier. Les plans séquences, nombreux dans le film, permettent de ne jamais couper le fil reliant deux émotions, la joie, la peine, la colère. Il y a de la magie à laisser les choses vivre devant nous, sans se soucier du temps qui passe, juste observer. Un récit initiatique sur deux jeunes adolescents confrontés au deuil, à la mort, à l'amour, au désir. Un hymne à la vie et à l'amour. 

Le film n'est pas exempt de tout reproche ni de maladresses. Il aurait peut-être gagné à être resserré car il est vrai qu'à certains moments, les longueurs peuvent faire décrocher le spectateur qui fait l'effort de percer le mystère de cette proposition cinématographique singulière. La part mystique, en ce sens, est parfois trop théorique, trop écrite et manque d'audace dans son traitement visuel. Il y a également la question de l'homme retrouvé mort au départ. Cela n'a finalement aucune importance et ne sera jamais creusé autrement que par un rebondissement un peu ridicule et vain, dans la scène certainement la plus ratée du film entre le fils et sa mère.

En ce sens, autant le casting du côté de la famille de "Kyoko" est parfait, autant celui du côté du garçon n'est pas à la hauteur, à commencer par le héros "Kaïto", trop effacé et à mon sens limité dans son jeu. Cela est dû très certainement à une caractérisation moins forte de ce personnage sans grand enjeu et cela se ressent malheureusement à l'image.

Par moments, la qualité de l'image est catastrophique, à croire que certains plans volés (avion, catastrophes..) ont été pris avec des téléphones portables et cela nuit à la direction artistique d'ensemble plutôt réussi. Les plans aquatiques sont absolument magnifiques. Il suffit de jeter un coup d’œil sur l'affiche pour comprendre. Affiche par ailleurs très réussi et en harmonie parfaite avec le film.

Un film qui aurait mérité bien plus de salles. Malheureusement, pas de place au popcorn dans cette aventure humaine, poétique, sensible et universelle. Le film de Naomi Kawaze très certainement le plus accessible. A voir en famille, avec ses enfants, seul, en couple, entre amis. Un film qui nous fait nous sentir vivant et qui, sans nous donner la leçon, nous fait réfléchir à notre façon de traverser l'existence.

Guillaume Foirest


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